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Treizième leçon. Sur l’étude de la médecine et de la nature organique en général. L’organisme c’est la nature en petit. La science de l’organisme doit rassembler et concentrer en soi tous les rayons de la science de la nature ; la physique générale est une introduction au sanctuaire de la vie organique. Mais cette vérité reconnue de toute antiquité, mal comprise de la physique empirique, n’a eu pour effet que de faire transporter ses hypothèses dans les sciences naturelles. La chimie elle-même, qui jette un si grand jour sur la composition des êtres organisés, lorsqu’on ne veut voir dans les phénomènes de la nature organique que des transformations chimiques, ne fait que défigurer ces phénomènes sans les expliquer. Les sciences particulières sont distinctes et absolues en soi, elles ne retrouvent leur unité que dans le sein de la science universelle.

La science générale de la nature se résume donc dans la médecine, qui réunit ses parties éparses comme les rameaux d’un même tronc. Plusieurs médecins ont senti que, pour répondre à cette idée, la médecine devait reposer sur des bases philosophiques ; maison s’est borné à systématiser les faits d’une manière extérieure et artificielle. Schelling fait cependant une exception en faveur de Brown, qu’il appelle un penseur unique dans l’histoire de la médecine, et dont la doctrine, en effet, s’accorde assez bien avec son système physiologique et médical. Dans plus d’un passage de ses autres ouvrages il constate cette affinité.