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en général et sur la lumière, des hypothèses qu’il a développées ailleurs, et en particulier dans son écrit sur l’Ame du monde. Selon lui, l’optique de Newton, qui est tout empirique, n’est qu’un échafaudage d’erreurs. Reprenant le ton de la critique, il reproche à la physique expérimentale son absence de forme systématique, son incertitude sur les principes, qui fait qu’à chaque nouvel ordre de phénomènes elle est forcée d’abandonner ses anciens principes pour en adopter de nouveaux ; il attaque les hypothèses et les théories reçues comme n’ayant aucune consistance et reposant sur des conceptions grossières. Ce qu’il dit de la chimie est aussi plus critique que dogmatique. Il n’a pas de mal à montrer les vices et les lacunes de cette science au point de vue philosophique. Il se moque surtout de l’hypothèse des fluides comme servant à expliquer les phénomènes électriques, magnétiques etc. La théorie dynamique de Kant sur la matière a plus de valeur à ses yeux ; mais les forces attractive et répulsive sont toujours conçues d’un point de vue inférieur, celui de l’entendement logique ; il lui reproche de ne pouvoir avec ces forces faire comprendre la diversité des formes de la matière, et à ses successeurs d’avoir fait retomber cette conception dynamique dans les hypothèses mécaniques. À toutes ces théories manquait le point de vue absolu, c’est-à-dire la conception supérieure de la matière comme acte général de la manifestation divine, et de la vie universelle répandue à tous les degrés de l’existence. Schelling