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manifestation passagère dans le temps, il retourne dans le monde invisible et laisse à sa place le principe idéal, l’esprit, qui ramène le fini à l’infini et est la lumière du monde nouveau.

Telles sont les idées principales qui sont indiquées plutôt que développées dans cette leçon. On y reconnaîtra facilement le germe de plusieurs doctrines plus récentes où l’on a cherché à expliquer les principaux dogmes du Christianisme et sa place dans l’histoire. En négligeant les points particuliers que l’auteur a plusieurs fois modifiés, nous ferons remarquer que, comme toute opposition dans ce système, celle du monde ancien et du monde moderne, qui sert de base à la construction historique du Christianisme, recouvre une identité et un développement continu. Ainsi, dès le commencement, si Schelling ne parle pas de la religion indienne, c’est que, dit-il, elle ne forme pas, sous ce rapport, une opposition avec le Christianisme, bien qu’elle ne s’accorde pas avec lui. D’un autre côté, le Christ est à la fois le sommet et la fin de l’ancien monde des dieux. Un monde intellectuel était enfermé dans les fables grecques qui, en se dépouillant de son enveloppe, a dû passer dans le symbole chrétien. D’ailleurs, à côté de la religion populaire, une religion idéale, spiritualiste, existait dans les mystères. La mythologie était le côté exotérique de la religion grecque, les mystères le côté ésotérique. On trouvera le développement de cette idée dans le morceau sur