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de la science, tout s’accorde, tout se confond, la nature et Dieu, la science et l’art, la religion et la poésie. L’ignorance, l’empirisme et le savoir superficiels des amateurs peuvent seuls chercher à maintenir leur opposition.

Ici se terminent les considérations relatives à la philosophie. Dans les leçons suivantes, Schelling doit passer en revue les autres branches de l’enseignement des Universités. Il trouve une division toute faite dans les Facultés dont elles se composent ; mais cette division, pour ne pas être arbitraire, doit reposer sur une base philosophique. Il la déduit de son propre système, dont il trace auparavant brièvement l’esquisse. La science absolue est une, et cette unité se reproduit dans la philosophie, son image. Mais, en se réalisant et se développant, la science se divise ; elle donne lieu alors aux sciences particulières. Celles-ci, quoique distinctes, forment un tout organisé, expression extérieure de l’organisme intérieur de la science absolue elle-même. Or, ce type le voici. Au sommet ou au centre est l’absolu, base sur laquelle s’appuient les deux termes de toute existence et de toute pensée, l’idéal et le réel. Au sein de l’être absolu, ces deux termes sont eux-mêmes identiques ; mais, en se développant, ils se dédoublent et se différencient sans perdre leur identité. L’un, le réel, apparaît comme le développement de l’unité dans la pluralité, de l’infini dans le fini : c’est la nature. L’autre, l’idéal, se manifeste comme le retour de la variété à l’unité,