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diction. — La logique spéculative part du principe opposé : elle pose l’égalité et l’identité des contraires dans l’unité absolue. La logique d’Aristote et celle de Kant, dont l’instrument est le syllogisme, confondent deux facultés essentiellement distinctes, l’entendement le raisonnement, avec la raison, qui seule conçoit l’absolu, l’inconditionnel.

On pense bien que la méthode psychologique ne trouve pas grâce devant la philosophie spéculative et l’auteur du système de l’identité. C’est sur elle que tombent ses critiques les plus acerbes et les plus hautaines. Il lui reproche d’abord de partir d’une fausse hypothèse : la distinction de l’ame et du corps. Cette distinction, dit-il, n’existe qu’au point de vue phénoménal et empirique : au point de vue spéculatif ou de l’idée, elle s’évanouit. Entre l’âme et le corps non seulement il y a réciprocité d’action, union, intime harmonie, mais ils se correspondent comme le fond et la forme, l’idéal et le réel. Identiques dans leur essence, ce sont les deux modes du même principe, qui se dédouble et se différencie dans son développement. Et ceci n’est pas propre à l’existence humaine, mais se retrouve dans toutes les existences et à tous les degrés de l’échelle des êtres. Partout l’opposition et la fusion des deux termes, de la matière et de la force, de la vie et de l’organisme, de l’ame et du corps, distincts et identiques, inséparables comme l’essence et la forme, différents en apparence et dans leur existence réelle, mais retrouvant leur