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« Ils sont si persuadés de l’utilité du babil, qu’il y en a beaucoup qui préparent pour chaque maladie des discours qu’ils débitent dans les consultations. Ne disait-on pas, quand Chirac consultait : « Écoutons cet orateur qui s’est préparé avant d’avoir vu le malade. »

Puis, revenant à Astruc, le chirurgien lui lança ce trait : « Nous ne refusons pas nos hommages à l’érudition ; ce que nous blâmons, c’est un savoir déplacé… Qu’un médecin fasse sérieusement divers personnages en même temps ; que, comme un acteur universel, il paraisse en antiquaire, en naturaliste, en médecin, en chirurgien, etc., c’est le comble du ridicule ».

Les sarcasmes de Quesnay ne dépassaient pas toutefois les bornes de la politesse. Plusieurs de ses confrères furent moins mesurés[1] ; on parla du brigandage de la médecine[2] et nécessairement aussi du brigandage

  1. Second mémoire pour les chirurgiens où l’on résout le problème posé par la Faculté (1736). Les médecins y sont traités de caméléons, bas et rampants chez les riches, fiers et imposants chez les citoyens d’un étage ou d’une fortune médiocres.
  2. Lettre d’un médecin sur ce que c’est que le brigandage de la médecine (1738).