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À cette époque, la réputation de Quesnay avait dépassé la région de Mantes ; il venait de remporter une victoire dans une querelle scientifique avec un docteur en renom de la Faculté de Paris, Silva, alors attaché à la maison du comte de Charolais.

Très à la mode, médecin des dames, en imposant à ses malades par la bizarrerie de ses prescriptions[1], Silva avait publié sur la saignée un livre plus brillant que solide et qui néanmoins avait eu du succès. Le Journal de Verdun avait approuvé, Bœrrhave en avait dit du bien[2].

Silva était un disciple de la vieille école médicale, imbu des préjugés que la Faculté avait érigés en préceptes. Il soutenait que, pour amener le déplacement des humeurs localisées dans une partie du corps, il fallait nécessairement ouvrir une veine dans une partie opposée. Il ne tenait point compte, dans ses explications, de la contractilité du tissu artériel et semblait raisonner sur le

  1. La Mettrie, La politique du médecin de Machiavel.
  2. Bruhier, Mémoire pour servir à l’histoire de la vie de M. Silva, 1744.