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commerce des grains avaient ameuté contre eux des gens autrement puissants.

On a vu que le Ministère avait facilité la fondation du Journal de l’Agriculture pour éclairer les esprits au sujet de ces mesures. On a vu aussi que les restrictions de Laverdy avaient fait de l’édit de juillet 1764[1] un mélange de liberté et de réglementation, un mezzo termino, selon l’expression de Du Pont.

Dix ans auparavant, les économistes auraient facilement accepté ces restrictions ; Quesnay avait admis dans l’Encyclopédie que l’exportation pouvait être suspendue quand le blé atteindrait un certain prix. Mais, depuis lors, leurs opinions étaient devenues plus fermes. Ils trouvèrent que l’édit ne répondait pas à leurs espérances et, dans le Journal de l’Agriculture, ne cachèrent pas leur sentiment. Au sujet notamment de la disposition qui donnait un monopole à la marine française pour la « voiture des grains », Le Trosne écrivit des articles qui, par leur verve, peuvent être rapprochés des pamphlets de Bastiat.

  1. Signé par le roi, le 12 juillet, l’édit avait passé au Parlement le 19, sans opposition apparente.