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croit Grimm, connaissait les intentions de l’ambassadeur lorsqu’il répondit à Sartine, mais il était si convaincu du mérite de l’ouvrage et de celui de l’auteur qu’il écrivit au sculpteur Falconnet, installé auprès de la tzarine :

« Nous envoyons à l’impératrice un très habile, un très honnête homme. Nous vous envoyons à vous un galant homme, un homme de bonne société. Ah ! mon ami, qu’une nation est à plaindre lorsque des citoyens tels que ceux-ci y sont oubliés, persécutés et contraints de s’en éloigner et d’aller porter au loin leurs lumières et leurs vertus…

» Lorsque l’impératrice aura cet homme-là, à quoi lui serviraient les Quesnay, les Mirabeau, les Voltaire, les D’Alembert, les Diderot ? À rien, mon ami, à rien. C’est celui-là qui a découvert le secret, le véritable secret, le secret éternel et immuable de la sécurité, de la durée et du bonheur des empires. C’est celui-là qui la consolera de la perte de Montesquieu. »

Et dans une autre lettre, quand La Rivière fut arrivé à Saint-Pétersbourg :