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le manuscrit à Diderot pour avoir confidentiellement son avis ; Diderot conclut nettement pour l’autorisation. Il fit plus. À cette époque, il avait des relations suivies avec les représentants de Catherine II à qui il avait vendu la nue propriété de sa bibliothèque moyennant une pension. L’envoyé de la tsarine en Espagne voulait, en passant à Paris, consulter un homme versé dans la pratique des affaires coloniales. Diderot désigna La Rivière, qui avait été deux fois intendant de la Martinique. Le prince Galitzin, ambassadeur de Russie fut enchanté de ses entretiens avec le publiciste dont il trouvait l’ouvrage fort au-dessus de celui de Montesquieu[1]. Aussi résolut-il de l’envoyer à Moscou pour collaborer à la rédaction d’un code que Catherine faisait préparer par une grande commission. Lorsque le voyage fut décidé, Galitzin avança 12.000 livres à La Rivière qui partit huit jours après la publication de son livre[2]. Diderot, si l’on en

  1. C’est ce qu’il manda à Voltaire. Lettre de Voltaire, du 8 août 1767.
  2. Il est daté de Londres, et fut imprimé sans privilège.