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pouvoir arbitraire qu’ils exercent en bien ou en mal sur des nations dont le gouvernement n’est pas assuré par des lois fondamentales… Il y a donc des despotes légitimes et des despotes arbitraires et illégitimes. »

Le despote légitime, le bon despote, envisagé par Quesnay, ressemblait beaucoup au monarque dont le docteur avait un jour parlé au Dauphin, celui qui n’aurait eu rien à faire : « En gros, de quoi s’agit-il pour la prospérité d’une nation ? » lit-on dans les Éphémérides ; « de cultiver la terre avec le plus grand soin possible et de préserver la société des voleurs et des méchants… Or la première partie est ordonnée par l’intérêt. » Le gouvernement n’a donc guère à s’occuper que de la seconde : « Oserait-on assujettir définitivement la théorie et la pratique de la médecine à des lois positives ? » Alors pourquoi vouloir réglementer ce qui peut s’organiser de soi-même quand on se conforme aux lois naturelles ?

Le despotisme de Quesnay ressemblait beaucoup à l’individualisme. Pour l’auteur du Traité de Droit naturel, l’ordre social