Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tous à tout de Hobbes, ce qui n’était pas assurément dans le sentiment du docteur.

Il aurait dû mieux définir les lois naturelles, montrer comment elles peuvent avoir pour fin le développement le plus grand possible des satisfactions individuelles, tout en assurant l’existence des corps sociaux et la conservation de l’espèce.

C’était une œuvre de longue haleine qui est bien loin d’être achevée aujourd’hui. Mais c’était déjà beaucoup de comprendre que le perfectionnement économique, individuel et social, n’est ni l’effet du hasard, ni celui de l’arbitraire légal, et que la recherche des conditions à remplir pour l’assurer, constitue une étude distincte de celle du droit positif. C’était poser les bases de la science sociale, car une science existe non quand elle a été formée tout entière, ce qui n’arrive jamais, mais quand son objet a été nettement indiqué.

Le Traité de Droit naturel était trop concis pour que les lecteurs ordinaires en pussent saisir la portée. Purement spéculatif, il n’était pas de nature à satisfaire la curiosité du public qu’agitaient déjà les discussions sur les problèmes constitutionnels.