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Quant à l’impôt direct et unique, c’est dans les maximes du Tableau et dans les notes à l’appui que Quesnay en a exposé nettement les bases.

Persuadé que toutes les sommes détournées des emplois agricoles étaient comme perdues puisqu’elles ne contribuaient pas à la reconstitution du produit net, il ne voulait pas qu’elles fussent accumulées dans les mains des prêteurs de l’État, ni qu’elles sortissent du royaume sans compensation ; il ne voulait pas non plus que leur formation et leur emploi fussent gênés par le fisc.

« L’impôt bien ordonné, dit-il en note dans son édition définitive, c’est-à-dire l’impôt qui ne dégénère pas en spoliation, doit être regardé comme une partie du revenu détachée du produit net des biens-fonds d’une nation agricole… Il ne doit pas porter sur les avances du laboureur, ni sur les hommes de travail, ni sur la vente des marchandises… Sur les avances, ce serait une spoliation qui éteindrait la reproduction, détériorerait les terres, ruinerait les fermiers, les propriétaires et l’État. Sur le salaire des hommes de travail et