Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/294

Cette page a été validée par deux contributeurs.

province à province sans payer de droits, et bientôt suivie de l’édit de juillet 1764, qui rendit en principe le commerce des grains entièrement libre.

Quesnay aurait pu, comme tant d’autres personnes à la Cour, obtenir un intérêt dans les fermes pour lui ou pour les siens ; bien au contraire, « dans le temps où les profits des fermes étaient ouverts à la commensalité, a écrit le marquis de Mirabeau à son frère, il a lié ses enfants à la glèbe et yceux relégués dans les campagnes. J’ai été témoin qu’il laissa à peine mettre le pied à terre à un sien petit-fils qu’on lui amenait du Nivernais. Je n’aurais pas, dit-il, sauvé le père de l’infection de la capitale, si j’avais voulu y ramener le fils. »

Le docteur fit plus ; il présenta les opérations des financiers comme une cause de ruine, dans l’écrit qu’il fit imprimer par le roi, et il retoucha l’ouvrage du marquis de Mirabeau où les fermiers étaient traités de vampires. Il dut se sentir indirectement visé par la dénonciation qui atteignit son ami. Par là, peut s’expliquer la disparition des exem-