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champ telles productions que son intérêt, ses facultés, la nature du terrain lui suggèrent, pour en tirer le plus grand produit qu’il lui soit possible. On ne doit point favoriser le monopole dans la culture des biens-fonds, car il est préjudiciable au revenu général de la nation. Le préjugé qui porte à favoriser l’abondance des denrées de premier besoin, préférablement à celles de moindre besoin, au préjudice de la valeur vénale des unes ou des autres est inspiré par des vues courtes qui ne s’étendent pas jusqu’aux effets du commerce extérieur réciproque, qui pourvoit à tout et qui décide du prix des denrées que chaque nation peut cultiver avec le plus de profit. Ce sont les revenus et l’impôt qui font les richesses de premier besoin dans un État pour défendre les sujets contre la disette et contre l’ennemi, et pour soutenir la gloire et la puissance du monarque et la prospérité de la nation.

XXIII. Que le Gouvernement soit moins occupé des soins d’épargner que des opérations nécessaires pour la prospérité du Royaume ; car de trop grandes dépenses peuvent cesser d’être excessives par l’augmentation des richesses. Mais il ne faut pas confondre les abus avec les simples dépenses ; car les abus pourraient engloutir toutes les richesses de la nation et du souverain.

XXIV. Que l’on soit moins attentif à l’augmentation de la population qu’à l’accroissement des reve-