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» On a voulu que les subsistances soient abondantes, et on a empêché l’exportation des produits du sol. Or, l’abondance sans gains pour le producteur engendre la misère et amène la dépopulation. L’accroissement du nombre des hommes est incompatible avec l’absence de richesses, avec l’absence de sûreté pour les biens et de liberté pour les personnes.

» L’abondance n’est profitable que si les prix de vente couvrent les frais de production. C’est l’aisance et non la misère qui est l’aiguillon du travail ; c’est l’aisance qui encourage les hommes à avoir des enfants qui leur succéderont dans leurs professions.

» L’argent n’est pas la richesse ; c’est le moyen de se procurer des richesses qui ont le même pouvoir d’achat que l’argent. Pour s’enrichir, il ne faut pas chercher à prendre l’argent de ses voisins, à leur vendre cher quelques marchandises de luxe pour leur acheter cher, en échange, quelques autres marchandises ; il faut leur vendre des produits au prix réel, au prix fondamental.

» Quel est ce prix ? C’est celui qui s’établit chez les diverses nations, quand le com-