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produire par lui-même ; il prétend que le taux de l’intérêt ne doit pas dépasser sans injustice le revenu qu’il serait possible de tirer d’un bien-fonds avec l’argent prêté, que le taux du revenu foncier est le taux naturel de l’intérêt de l’argent, et que ce dernier doit être réglementé. Quesnay trouve contradictoire d’admettre, d’une part, que l’intérêt peut librement varier et, d’autre part, que des rentes à long terme et à taux fixe peuvent être constituées. Il estime enfin que les emprunteurs ne sont pas placés, pour conclure un contrat de prêt, dans une situation aussi favorable que les prêteurs.

Lorsque le taux de l’intérêt dépasse le taux naturel, affirme-t-il, l’excédent est payé par la nation ; c’est là un abus dangereux, surtout quand l’État est l’emprunteur, car la nation supporte alors un fardeau qui excède ses forces.

Quesnay suivait les idées réglementaires le Locke ; en condamnant les emprunts d’État à longue durée, il pensait sans doute, comme