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n’ayant pas la liberté de vendre ses récoltes où il avait intérêt à le faire.

Il comparait la grande et la petite culture. Les définitions qu’il donnait de l’une et de l’autre étaient basées sur une distinction presque puérile : l’emploi des chevaux pour le labour dans l’une, l’emploi des bœufs dans l’autre. Mais les conséquences qu’il tirait de sa comparaison étaient exactes.

Il voyait, dans la grande culture, de riches fermiers, faisant à la terre de larges avances, tirant du sol de fortes récoltes et ayant des profits convenables. Il voyait au contraire dans la petite culture de pauvres métayers qui, ne disposant comme instruments de production que du bétail fourni par leurs propriétaires, n’obtenaient que de maigres produits et restaient misérables.

Comme les fermiers riches étaient en petit nombre, la majeure partie du sol cultivable de la France était, pour ainsi dire, en friche. Quesnay attribuait cette situation fâcheuse à trois causes :

À la désertion des campagnes par les enfants des laboureurs ;

Aux impositions arbitraires qui enlevaient