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Sous Henri IV, grâce à l’influence de Sully, le commerce des grains fut presque libre et l’exportation des céréales favorisée.

Avec Colbert, au contraire, la réglementation avait reparu. Ses successeurs l’aggravèrent ; dans la dernière partie du règne de Louis XIV et, après la Régence, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, elle fut à peu près permanente.

Machault, en dernier lieu, réédita une ancienne prescription que le chancelier de l’Hôpital avait introduite dans les lois de son temps, dont Jean Bodin et Étienne Pasquier s’étaient moqués, et qui consistait à empêcher de planter en vignes les terres qui pouvaient être ensemencées en céréales.

L’exportation des grains était presque constamment interdite, soit hors du royaume, soit d’une province à l’autre. Les gouvernants, sous prétexte de protéger le consommateur, écrasaient le cultivateur déjà courbé sous le poids des impôts en lui enlevant la faculté d’écouler ses produits au mieux de ses intérêts.

L’agriculture payait en réalité les frais du