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La Dîme royale, digne d’admiration si l’on tient compte du courage et des sentiments généreux de celui qui osa l’écrire et la faire imprimer, n’est point un ouvrage théorique. Vauban avait vu la misère du peuple et en avait fait une désolante peinture ; il n’avait indiqué ni une méthode, ni des procédés généraux pour la faire cesser et n’avait proposé que des remèdes empiriques qu’aucune personne, tant soit peu au courant des questions fiscales, ne pouvait accepter. Les effets de la dîme ecclésiastique étaient trop visibles pour que la dîme royale pût jamais être établie.

Son ouvrage et celui de Boisguilbert étaient antérieurs à la famine de 1709 ; les deux écrivains avaient en quelque sorte prédit les désastres que la France allait subir et dont des guerres ruineuses et des folies fastueuses étaient, avec le régime réglementaire, les causes principales.

L’Essai politique sur le commerce de Melon fut publié un demi-siècle plus tard, en 1734[1],

  1. 1re édition. — La seconde, très augmentée, est de 1736.