Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chose qu’une jouissance entière, non seulement de tous les besoins de la vie, mais même de tout ce qui forme les délices et la magnificence. » Déplaçant ainsi le point de vue auquel on s’était jusque-là placé pour considérer les faits économiques, Boisguilbert ajoutait : « La terre que l’on compte pour le dernier des biens donne le principe à tous les autres. Le fondement et la cause de toutes les richesses de l’Europe sont le blé, le vin, le sel et la toile qui abondent dans la France ; on ne se procure les autres choses qu’à proportion que l’on a plus qu’il ne faut de ceux-ci.

« Tous les biens de la France sont divisés en deux espèces, en biens-fonds et en biens de revenu d’industrie. Ce dernier (revenu) qui renferme trois fois plus de monde que l’autre, hausse ou baisse à proportion du premier. En sorte que l’excroissance des fruits de la terre fait travailler les avocats, les médecins, les spectacles et les moindres artisans de quelque art ou métier qu’ils puissent être ; de manière qu’on voit très-peu de ces sortes de gens dans les pays stériles au lieu qu’ils abondent dans les autres.