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commerciale une influence considérable, ne fut nommé intendant du commerce qu’en 1751.

En France, trois ouvrages économiques étaient célèbres : le Détail de la France[1] de Boisguilbert, la Dîme royale de Vauban, l’Essai sur le commerce de Melon.

Le style du Détail est si obscur et les éditions en furent si fautives que ce livre n’avait pas eu beaucoup de lecteurs. On en avait retenu surtout ce que l’auteur avait dit de la misère des campagnes et de l’exagération des impôts à la fin du règne de Louis XIV ; on n’avait guère compris les principes qu’il avait posés avec une remarquable perspicacité, quoiqu’en aient dit de nos jours des savants allemands. Nous n’entreprendrons pas d’analyser et de discuter son œuvre ; nous devons nous borner à indiquer celles de ses idées que l’on retrouve plus ou moins dans Quesnay.

Boisguilbert avait vu que l’argent n’est pas la richesse et n’est que « le lien du commerce ». « La richesse, disait-il, n’est autre

  1. La première édition date de 1695. L’édition de 1707 renferme en outre le Factum de la France et des dissertations sur les grains et sur la nature des richesses.