Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leurs voisins des esclaves, des femmes ou du butin. Comme il était évident que l’on se procurait des jouissances aussi bien avec des produits qu’avec de l’argent, on avait été amené à faire des distinctions subtiles quant à l’utilité relative des opérations commerciales. On disait que pour rendre la balance du commerce favorable, il fallait, d’une manière générale, protéger le commerce actif, c’est-à-dire l’exportation, et empêcher le commerce passif, c’est-à-dire l’importation ; plus spécialement, encourager l’exportation des produits de grande valeur vénale et décourager l’exportation des autres ; favoriser la sortie des objets fabriqués et s’opposer à celle des matières premières, des denrées du crû ; favoriser en sens inverse l’entrée des matières premières et empêcher celle des produits manufacturés, de manière à soutenir la fabrication et la sortie de cette dernière espèce de produits en procurant aux fabricants des matières premières à bon compte et du travail à bon marché, les salaires étant basés sur le prix des subsistances.

Le commerce était méprisé ; ses gains passaient pour illicites, comme au temps de