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corrompue pouvaient être sûrs, de quelque qualité qu’ils fussent, d’être traités comme ils le méritaient. »

Ses manières étaient douces et honnêtes, disent encore ses biographes, sa bonté prévenante, son érudition variée. Il n’abusait point de sa supériorité intellectuelle ; il se mettait à la portée de ses interlocuteurs et les faisait parler de ce qu’ils savaient. On le comparait à Socrate pour la figure, et on disait que, comme Socrate, il avait l’art d’accoucher les esprits. Ce n’est pas qu’il eût le masque de Socrate ; mais, avec sa figure ramassée, il n’était guère plus beau que le philosophe grec.

Plusieurs de ses propos sont venus jusqu’à nous :

Il parlait à Paris-Duverney de la guerre et des hommes de guerre. « Les militaires, disait-il, font un grand mystère de leur art… Mais pourquoi les jeunes princes ont-ils tous de grands succès ? C’est qu’ils ont l’activité et l’audace. Pourquoi les souverains qui commandent leurs troupes font-ils de grandes choses ? C’est qu’ils sont maîtres de hasarder. »