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pour frondeur. Grimm le lui reproche : « Il avait choisi le rôle d’homme sévère et de frondeur de la Cour et ce n’est pas la plus mauvaise tournure que l’ambition puisse prendre[1]. »

L’insinuation de Grimm ne semble pas mieux fondée que celle du bailli. Le métier de frondeur à la Cour n’était pas exempt de risques et, des mots osés qu’a prononcés Quesnay, on n’en a pas cité un qui n’ait été inspiré par des sentiments honorables. Quesnay fut en outre modéré dans ses ambitions, et pour lui, et plus encore pour ses enfants.

Quant à la hardiesse de son langage devant les puissants, il faut s’en rapporter au marquis de Mirabeau, répondant à son frère :

« Sa carcasse philosophique est nourrie, vêtue, logée, et son instinct est timide et subordonné, mais son génie vaste, opiniâtre, et toujours agissant, travaille sans cesse, ameute un monde de citoyens et adapte à ces sortes de vues, les talents mêmes des fols. C’est sur cela qu’il n’est point timide, et il tient souvent en bas, aux plus notables, de ces propos sommaires et accablants, plus

  1. 1768.