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DES
COLONIES FRANÇAISES.
ABOLITION IMMÉDIATE DE L’ESCLAVAGE.

CHAPITRE I.

CONDITION DES ESCLAVES.

Cases à nègres. — Habillement. — Nudité. — L’usage de marcher nu pied pouvant être une cause déterminante de l’éléphantiasis. — Mal-pieds. — Hôpitaux des habitations. — Nourriture. — Mal d’estomac. — Maladies cutanées aux Antilles. — Jardins. — Respect des maîtres pour la propriété des esclaves. — Bien-être matériel. — L’esclave suit le sort de son maître. — Esclaves des habitations vivrières.


L’esclavage ne peut plus, ne doit plus subsister, son abolition absorbe toute la question coloniale ; là est le présent plein de trouble, là est le difficile avenir qui agitent si profondément les colonies. L’émancipation est pour les propriétaires d’esclaves une épée de Damoclès qu’ils voient toujours suspendue sur leur tête.

L’édifice entier des colonies repose aujourd’hui, et reposera long-temps encore, sur la race nègre qui les cultive ; forcément il faut tout rattacher à eux ; c’est sur eux donc qu’il nous paraît opportun de fixer d’abord l’attention. En les suivant dans les diverses phases de leur existence actuelle, on doit pouvoir préjuger de leur existence future, et trouver la solution du problème colonial, Commençons par examiner leur condition présente.

Les nègres d’une habitation française sont rassemblés dans