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À
MES HÔTES
DES
COLONIES FRANÇAISES.


Vous connaissez mes principes, et quoique vous regardiez comme vos ennemis tous ceux qui les professent, partout vous m’avez ouvert vos portes. Vous avez tendu la main au voyageur abolitionniste, et il a long-temps vécu sous votre toit comme on vit chez un ami.

C’est pourquoi je vous adresse mon livre : aussi bien n’est-ce qu’une dette acquittée ; sans vous je ne l’eusse pu faire. Jamais je ne déposerai ma haine contre l’esclavage, mais je veux qu’on sache que je vous suis attaché par ces liens de grave fraternité qui, aux belles époques de l’antiquité grecque et romaine, unissaient l’hôte à son hôte.

J’aime vos esclaves, parce qu’ils souffrent. Je vous aime, parce que vous avez été bons et généreux pour moi.