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Eh tiens, le voilà ce pauvre garçon ! Par où diable as-tu passé ? — Au milieu même de ces imbéciles de gendarmes. Imbécilles ! — Mais, oui, puisqu'ils m'ont kissé passer.

«Toti qui soti en di liau li dit ous caïman tini mal zié, crois li. »— Croyez la tortue, qni vous dit en sortant de l'eau que le caïman à mal aux veux.

Vous avez-livuntriste outil, mon cher ?—On se contente de ce qu’on peut avoir,

« Bout gambette mio passé Zongues. » — Un morceau de lame de conteau vaut mieux que les ongles. — Les malheureux comme nous sont obligés de faire beaucoup avec peu.

« Peau gname fé gnames. »— La peau (les épluchures) de l'i- gname produit d'autres igrames. n

«In douaite pas jamais mangé calalou. » — Un seul doigt ne peut pas manger du calalou *.

Cestiei votre case? Oui. On peutentrer n'est-ce pas? Ah! bon Dienr, quelle misère. Quoi! vous n'avez que ce grand coui ** ?

«Grand qua quimbé ptit. » — Le grand contient le petit. — Un grand vase peut aussi bien contenir une faible qu'une grosse portion.

Mais vous ne pouvez inviter un ami avec un senl plat.

« Pauye mouné ba déjeuné dans Kior. » — Les pauvres gens don- nent à déjeuner dans leur cœur.

Tiens vous n'avez qu'une natte pour dormir? Pourquoi n’achetez- vous pas un lit?

« Capaud pas gagné chimise ous vlé li poté caleçon. » — Le crapaud na pas de chemise et vous voulez qu’il porte des ealeçons ?

Si moin te gagné moussa, moin te mangé gombo. » — Si j'avais de la moussa (pâte de maïs), je mangerais des gombos (lruits de dessert). Si j'avais le nécessaire, je me donnerais le superflu.

Mais on emprunte, mon cher. Merci du conseil.

« Ci la qui dit ous acheté chouval gros vente, li pas hidé ous pou

  • Le calalou est une soupe fort liquide et composée d'herbes, et très aimée

de tout le monde aux Antilles.

    • Plat en calebasse.