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« Nen chimin géné quimbé chouval malin. » — Dans un chemin difficile ayez un bon cheval.— Et puis songez que votre adversaire est sur son propre terrain.

« Chien fo La case maite li. » — Le chien est fort dans la maison de son maitre. — Encore une fois de la prudence.

« Couleve qui vlé vive li pas promené nen gand chimin.» —La cou- leuvre qui veut vivre, ne s® promène pas dans le grand chèemin. — Vous allez trop à découvert, on vous prendraitvraiment pour un enfant.

« Petite moune connait couri yo pas connait caché. » — Le petit monde (les enfans ) sait courir, mais il ne sait pas se cacher. — Vous ne voulez pas m'éconter, vous avez tort, songez à ce qui est arrivé à votre voisin.

« Quand babe camarade ous prend di feu; rôsez celle à ous. » — Quand la barbe de votre voisin prend feu, arrosez la vôtre *.— Votre voisin était plus fort que vous, il a succombé, ayez peur qu'il ne vous entraine dans sa chüte.

« Quand vent roulé pilon ealebasse pend gade corps li. » — Quand le vent roule des pilons, la calebasse n'a rien de mieux à faire qu’à prendre garde à son corps.— A l'heure de k catastrophe, vous vous repentirez, vous direz : Ah! si j'avais su. Mais il ne sera plus temps.

« Si moin te connait toujours deière. » — Si je l'avais su, vient toujours derrière ; —lorsque la sottise est faite et irréparable. Vous vou- lez, dites-vous , vous adresser au sorcier; allons donc, je sais bien que

« Honte fait ous boit wanga. » — Que la honte vous fait boire le wanga ** ;— que l'on suit les préjugés vulgaires, même lorsqu'on n'y croit pas soi-même , de crainte de passer pour esprit fort; mais ne vous abanlonnez pas à de tellés faiblesses, laissez-les aux imbéciles;

« Complot pis fo passé wanga. » — Un complot est plus fort qu'un wanga. — À la vérité tout ce que je vous dis ne sert à rien, mes con- seils même peut-être vous deviendront funestes ,

4 Quand moune tini malheu sepent modé li pa la queue, » —Lors- que quelqu'un à du malheur , un serpent le mordrait par la queue.


+ J'ai trouvé ce dicton à la Martinique, île que les Espaguols n'ont jamais possédée, il est dès lors assez singulier qu'on le retrouve pareil dans leur lan- gue. « Cuaudo la barba de tu vecino vieres pelar hecha la tuya à remojar, » Quand tu verras la barbé de ton voisin peler, mets tremper la tienne.

  • Conjuration cabalistique.