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Nous voudrions que le traitement des maîtres d’école fut assez élevé pour que l’on put attirer dans ce grave emploi des hommes d’une intelligence et d’une culture d’esprit supérieures. La préparation de la jeunesse pour la vie est une des œuvres les plus difficiles ; les plus délicates et les plus respectables que nous concevions. Il nous semble que les maîtres d’école, au sein d’une société qui comprendrait tous ses devoirs, seraient toujours mis au rang des premiers employés de la nation. Nous voudrions qu’ils fussent ! particulièrement honorés et qu’on leur réservât une place d’honneur dans toutes les cérémonies publiques où figurent les corps de l’État.

Cases à nègres.

Les colonies ainsi armées, ayant pourvu au sort de leurs invalides, de leurs malades et de leurs orphelins, certaines de n’avoir rien laissé derrière pourraient, sans embarras, s’occuper des mesures d’ordre.

« La loi déclarera d’abord que la case et le jardin dont jouissent aujourd’hui les esclaves ne leur appartiennent pas. »

Nous demandons que cette clause soit insérée dans la loi. On aura un peu de peine d’abord à faire comprendre aux nègres que ces biens qu’ils possèdent et qu’ils ont reçus de leurs pères, ne sont pas à eux.

Afin de prévenir les dangers d’un changement trop subit qui pourrait devenir funeste aux laboureurs et compromettre la tranquillité publique, en leur enlevant spontanément leur asile,

« Les anciens esclaves continueront à jouir de leurs cases et jardins pendant deux mois après la promulgation de l’acte libérateur. »

« Le laboureur paiera le loyer de sa case durant ces deux mois (à moins qu’il n’en veuille sortir immédiatement), par deux jours de travail chaque semaine. »

« Tout contrevenant à ces articles, laboureur ou propriétaire, sera passible, le propriétaire de 30 francs de dommages-intérêts, à verser dans les mains de l’expulsé ; le laboureur d’un mois de sucrerie pénitentiaire. »

« Les arbres fruitiers des habitations dont l’usage abandonnait la propriété aux esclaves, rentrent immédiatement et de plein droit dans la possession du propriétaire. »