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« Il sera installé dans chaque commune deux sucreries, dites pénitentiaires, une pour hommes, l’autre pour femmes. »

« Les détenus y sont occupés à tous les ouvrages d’une habitation sucrière. »

« Le travail s’obtient par les moyens employés dans les pénitenciers d’Europe. Dans aucune espèce de cas et sous aucune espèce de prétexte un détenu ne peut être soumis à un châtiment corporel. »

« La peine de la sucrerie pénitentiaire n’étant point une peine infamante, les détenus peuvent être employés selon que l’administration supérieure en jugerait l’urgence aux travaux des ponts et chaussées. »

« Les détenus reçoivent une rétribution, dont moitié est réservée pour leur être remise à l’époque de leur sortie. »

« Les prisons actuellement existantes seront converties en sucreries criminelles, dont le nombre sera aussi élevé que de besoin. »

« Là sont envoyés (hommes et femmes dans des établissemens différens) les condamnés des tribunaux pour délits graves, vols et crimes. »

« Toute peine corporelle est également interdite dans les sucreries crimielles. »

« La journée de travail des sucreries pénitentiaires et criminelles est de dix heures. »

« Les détenus et prisonniers sont conduits aux travaux par des gardiens, comme il arrive aujourd’hui sur les habitations. »

« Les détenus et prisonniers n’ont pas de jardins, ils sont nourris en commun. »

Le régime est plus sévère sur les sucreries criminelles que sur les sucreries pénitentiaires, mais pour les unes et les autres

« Il sera établi des écoles où les condamnés seront tenus de se rendre. »

Dans la nature humaine, les méchans sont des exceptions. Les coupables ne sont pas des êtres vicieux qu’il soit raisonnable d’enfermer comme les bêtes féroces, ce sont des malades à guérir. Pour cela ils doivent être gardés continuellement dans une atmosphère d’ordre et de moralisation. Il faut leur faire respirer la vertu. Depuis six mille ans que les hommes sont rassemblés, on a fait l’expérience que les coups, les tortures et la mort punissent, mais ne corrigent pas. Il est temps de cor-