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Nos îles sont, comme on sait, partagées en arrondissement divisés en cantons qui se subdivisent en communes.

« Chaque arrondissement sera pourvu d’un hôpital, d’un hospice et d’une ferme agricole. »

« Le propriétaire conservera ses malades, ses invalides et ses orphelins deux mois pleins après la promulgation de la loi d’affranchissement ; et sera tenu d’avoir pour eux les mêmes soins que par le passé. Ce temps expiré, il a droit de les renvoyer. C’est la nation qui en devient responsable. »

Dépenses de l’espèce.

« La métropole fera l’avance des fonds nécessaires à l’érection de ces établissemens. »

On peut dire, ici, tout de suite que

« Les dépenses auxquelles donnera lieu l’émancipation seront à la charge de l’État, mais constitueront une dette de la colonie remboursable selon ses ressources postérieures. »

« Les amendes prononcées par les juges-de-paix et les tribunaux seront spécialement applicables aux hospices et hôpitaux. »

Toute réunion d’hommes doit se suffire à elle-même. Lorsqu’elle y manque, c’est qu’elle est mal constituée. Les colonies devront donc payer ce que l’on dépensera pour la reconstruction de leur état social, mais si après tout la métropole ne pouvait rentrer dans les fonds consacrés à l’émancipation, on doit convenir qu’elle n’aura jamais fait de perte moins regrettable.

Que l’on ne s’effraie pas surtout des dépenses que nous proposons ici et plus bas. Elles sont indispensables et elles rapporteront d’immenses bénéfices, en faisant d’une population malheureuse et presque brute, une population heureuse et intelligente. Il n’y a rien de meilleur marché que l’ordre ; il n’y a rien de plus coûteux que le désordre.

Sucreries pénitentiaires et sucreries criminelles.

Après avoir pourvu au sort des malheureux, il faut songer à donner à la société les garanties de sécurité dont elle a besoin pour fonctionner sans crainte.