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7o Cette cause locale productrice de la fièvre jaune, peut se rencontrer à bord des bâtimens qui couvrent les mers, tout comme à terre.

8o La fièvre jaune n’étant point contagieuse, toutes les mesures de précaution dirigées contre elle sont en pure perte, et doivent par conséquent être supprimées. On peut remédier à l’infection des bâtimens par des moyens hygiéniques très simples, qui offriront à la santé publique toutes les garanties désirables, et n’entraveront point le commerce comme les mesures dites sanitaires actuellement en vigueur. »

Ces huit propositions sont le fruit de dix années d’études aux colonies et dans les Amériques, elles résument la longue expérience d’un savant honnête, et ses nombreuses recherches sur l’origine, le mode de propagation et la nature de la fièvre jaune.

Combien le gouvernement ne sauverait-il pas de victimes, si par l’adoption ouverte de ces doctrines il rendait la confiance aux esprits ! « Les funestes effets produits par la crainte de la contagion, dit encore M. Chervin, ne se bornent point aux malades, ils s’étendent aux personnes saines que cette crainte prédispose à un haut degré à l’influence épidémique. Tel aurait résisté à l’action de l’agent délétère, s’il eut été persuadé que la contagion est nulle et que l’approche des malades n’augmente point le danger, qui a été victime de l’opinion contraire[1]. »

  1. Pétition à la Chambre sur la nécessité d’une prompte réforme dans notre système sanitaire, 1833.