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une existence toute entière à la constatation d’un fait utile, a daigné nous communiquer la formule des propositions qu’il va soutenir dans un nouveau travail sur cette matière. Nous sommes heureux de pouvoir les mettre d’avance sous les yeux du public.

« 1o La maladie que l’on a désignée sous le nom de fièvre jaune dans l’Amérique équinoxiale, dans l’Amérique du nord et dans le midi de l’Europe, est identique et ne présente aucune différence essentielle.

2o Elle n’est point une maladie sui generis, mais simplement le maximum d’intensité des fièvres bilieuses automnales des pays chauds, ou des saisons chaudes dans les régions tempérées.

3o Elle n’est transmissible de l’individu qui l’a à celui qui ne l’a pas, d’aucune manière quelconque.

4o L’encombrement des hôpitaux par les malades de la fièvre jaune, quelque grand qu’il ait été, n’a jamais produit jusqu’ici une infection capable de donner naissance à cette maladie ; en viciant l’atmosphère il a seulement dans certains cas aggravé l’état des malades qui s’y trouvaient plongés.

5o La fièvre jaune ne tire donc son origine ni des malades, ni de leurs vêtemens, mais bien des effluves qui s’exhalent des substances végétales ou animales en putréfaction, secondés par certaines conditions météorologiques.

6o La cause de cette maladie ne paraît différer de celles des fièvres bilieuses ordinaires que par un plus haut degré de concentration. Elle nous est d’ailleurs tout aussi inconnue dans sa nature que celles de ces fièvres.