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vage reconnaissent que la mortalité des nègres nouveaux est considérable, et confessent que « malgré les dangers de la fièvre jaune, la mortalité des blancs qui viennent aux colonies est beaucoup plus faible, proportionnellement, que celle des esclaves importés d’Afrique[1]. »

Le climat des Antilles est-il aussi mauvais que sa réputation ? Nous avons des raisons de ne le pas croire. Les vapeurs de l’Océan, continuellement amoncelées autour des pitons et au-dessus des bois qui les couronnent, y occasionnent des pluies continuelles qui, jointes à l’ardeur d’un soleil brulant, y entretiennent une excessive chaleur humide. Cette moiteur en relâchant la fibre musculaire, a certainement une grande influence sur l’économie animale des Européens récemment débarqués. La subite transition de cette atmosphère à l’atmosphère sèche et froide dans laquelle ils vivaient, doit nécessairement agir d’une manière directe sur leurs organes ; mais la perturbation produite ne devient funeste que parce qu’ils ne savent pas en combattre les effets dangereux.

La vie humaine est détruite aux colonies par trois causes principales : la débauche, la peur et l’ignorance des soins hygiéniques indispensables.

Les gens qui arrivent négligent les moyens d’accoutumer leurs organes à la nouvelle température au

  1. Opinion de M. Saco. Voyez la brochure de M. Flinter, intitulée Examen del estado actual de los esclavos de la Isla de Puerto Rico, 1852.