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cent pour qu’elles s’unissent et s’affranchissent toutes ensemble de leurs métropoles respectives ; mais cela se fera, parce que cela est naturel. Alors aussi, on n’en peut guères douter, les îles confédérées des Indes occidentales auront une population spéciale et particulière, une population mixte ; car la traite ayant cessé pour toujours, la race qui subsiste aujourd’hui devra se fondre à travers les âges dans la race de sang mêlé par ses continuelles alliances avec elle, de même que la race blanche qui sera, malgré ses émigrations, toujours trop peu nombreuse pour faire une espèce à part. Si l’homme blanc et l’homme noir formaient une dualité, si comme on l’a dit bizarrement l’homme noir et l’homme blanc étaient les mâle et femelle de l’humanité qui doivent par leur union et l’accord de leurs qualités propres créer un genre participant des mérites de ses deux générateurs, on pourrait s’attendre à voir sortir des Indes occidentales des prodiges nouveaux qui étonneraient l’univers. Dualité mâle et femelle à part, que l’on ne soit pas trop incrédule à ces destinées lointaines et cachées de la mer des Antilles, que l’on songe à tout ce que le petit îlot de Syracuse a fourni de lumière, de science et d’art, au profit du monde. Haïti n’est guères moins grande à elle seule que l’Angleterre.

Sortons de notre rêve pour passer au chapitre suivant.


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