CHAPITRE VIII.
MARRONAGE ; DÉSERTION À L’ÉTRANGER.
Après avoir parlé du fouet, complétons l’examen de la législation
pénale des ateliers d’esclaves, Le cachot dont il a été
plusieurs fois question est, sur le plus grand nombre des établissemens,
une salle convenable, quelquefois pas autre chose
qu’un vieux magasin abandonné ; sur d’autres, et cela particulièrement
à la Guadeloupe, c’est une chambre basse, étroite,
à voûte arrondie, dont le séjour doit être évidemment funeste
à la santé. Le cachot dans lequel Douillard Mahaudière enferma
Lucile pendant vingt-deux mois n’avait que quatre pieds
de haut, six de large et neuf de long, avec une porte de vingt-quatre
pouces sur dix-sept.
Les habitudes de l’esclavage corrompent l’esprit à un point qu’on ne saurait dire, et familiarisent déplorablement le cœur avec ces détestables choses. Un propriétaire de la Martinique, vieil homme respectable et bon, que l’on étonnerait beaucoup si on lui disait qu’il commet une atrocité, tient de ses ancêtres, et conserve, sous le nom de prison, une cage en bois plein, haute tout au plus de trois pieds, véritable bière, dans laquelle on ne peut entrer qu’en rampant[1]. Un jeune
- ↑ Pareille chose est tout à fait une exception à la Martinique, du