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ques industrielles, ne dépasse point soixante-dix mille barriques de sucre. C’est le frêt d’une centaine de navires. Le rapport de soixante-dix mille avec les cinquante-un bâtimens employés, est exact puisqu’il y a là dedans quelques sucres étrangers, et que la plupart des bâtimens font double voyage.

Enfin les droits perçus par la métropole sur les denrées provenant des colonies, ont été en moyenne de 1832 à 1838.

 
Martinique 
10, 483, 191 fr.
 
Guadeloupe 
15, 143, 691
 
Guyane française 
788, 376
 
Bourbon 
8, 289, 813
Total des colonies à cultures. 34, 705, 071 fr.[1]

En somme on voit que les colonies tiennent dans le commerce de France une place importante, mais pas aussi grande qu’il a été dit ; que leur apport au trésor public est peu considérable, surtout si l’on en déduit les dépenses faites pour elles par l’État. Elles seraient donc moins utiles à la métropole et à son trafic extérieur qu’elle ne l’espéra en les fondant, qu’on ne le croit généralement et qu’elles ne le pensent elles-mêmes. Leur perte, au point de vue d’intérêt égoïste pourrait être envisagée sans effroi. — Elles consomment nos produits manufacturés à l’exclusion de ceux des autres nations, auxquelles elles pourraient en acheter quelques-uns meilleur marché ; cela est vrai, mais nous achetons exclusivement leur den-

  1. Statiques ministérielles, déjà citées, tome 4.