Page:Schœlcher - Des colonies françaises, 1842.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

soins pour empêcher de sortir des gens qui veulent rester ?… Ne combattons pas davantage des arguties. Tout esclave désire sa liberté, tout maître de bonne foi en convient, et personne aux colonies n’en ignore. Il n’est pas un de ces heureux de la servitude qui ne veuille changer son bonheur contre les misères du prolétariat. Ne cherchez plus à en imposer à personne, autrement nous vous répéterons ce que disait Mirabeau lorsqu’on lui peignit l’esclavage comme le prolétariat organisé. « Tout cela me rassure au sujet des bouleversemens que l’on craint à la suite de l’abolition, car, s’il en est ainsi, ces gens-là ne voudront pas de la liberté. Ils reprendront leurs chaînes, ils ne seront pas assez ennemis d’eux-mêmes pour changer les douceurs de la servitude contre les devoirs qu’a l’homme libre envers lui-même et envers ses semblables. »


Séparateur