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un tiers du produit de nos pêches, ce qu’en consomment les colonies. Nos colonies ne représentent donc qu’un cinquième ou un sixième de notre puissance maritime, rien de plus.

Le commerce de France, d’après les tableaux annuels publiés par l’administration des douanes du royaume, importe pour 629 millions de francs et exporte pour 694 millions. C’est donc ensemble 1, 323 millions. Dans ce chiffre les colonies figurent pour 48 millions d’importation, et 47 d’exportation, en tout 95. C’est-à-dire que leur commerce spécial ne dépasse pas le treizième de notre commerce général.

On a dit encore que le principal élément de prospérité du Havre reposait sur les Antilles, autre exagération. Le Havre, Dunkerque et les petits ports environnans, n’emploient que cinquante-un bâtimens à la navigation des Antilles, de Bourbon et de la Guyane[1] ; le débouché du Havre d’après les statisti-

    hommes d’équipage. La Martinique, 363 navires*, jaugeant 49, 976 tonneaux et montés de 3, 535 hommes d’équipage. En 1836, l’île Bourbon a reçu 143 navires français**, jaugeant 41,152 tonneaux et montés de 2,183 hommes d’équipage. Pendant la même année de 1836, la Guyane a reçu 36 navires***, jaugeant ensemble 5,514 tonneaux et montés de 355 hommes d’équipage. — Nous ne jugeons pas nécessaire de faire observer que la quantité d’hommes d’équipage appartient au mouvement de navigation tout entier, et que plusieurs navires européens dont deux voyages par an.

    * Sur ce nombre, 149 seulement viennent d’Europe.

    ** 67 seulement venant d’Europe.

    *** 22 venant d’Europe.

  1. Almanach du Commerce du Havre, chez le Male, au Havre, 1840.