et encore ceux que j’ai rencontrés étaient-ils toujours employés à quelques travaux.
Il est vrai qu’avec de très-légères formalités on peut faire pendre un esclave devenu inutile, en l’accusant d’un crime ; et c’est ici l’occasion de réparer l’erreur où nous sommes tombé lorsque nous avons dit qu’en cas d’exécution, le maître perdait la valeur du condamné. Il n’en est point ainsi ; et ce qu’on aura peine à croire, c’est qu’un impôt prélevé sur chaque tête de noir forme une caisse qui rembourse au propriétaire le prix de son esclave justicié[1]. Sans preuves, nous nous refusons à accuser les colons de se livrer encore aujourd’hui à cet exécrable calcul ; mais assez d’exemples antérieurs peuvent témoigner contre eux en ce grand procès. — Dans tous les cas, si cela peut se faire, cela s’est fait ou se fera. — Le maintien de l’esclavage laisse de la sorte aux méchans l’occasion de mille forfaits, dont son abolition leur enlèverait même la possibilité.
La loi qui prévient le crime est toujours préférable à celle qui le punit.
De ce qu’un nègre peut quelquefois amasser cinq cents piastres pour se racheter, on veut en conclure que leur position est moins misérable que nous ne
- ↑ Tout esclave condamné soit à mort, soit aux galères, est remboursé 1111fr. 11c. à son propriétaire.