CONCLUSION.
J’ai dit tout ce que j’avais à dire.
Encore une fois, je le répète, si j’ai commis quelque erreur, je le reconnaîtrai volontiers ; car, ainsi que Montaigne, « je ne donne pas cet avis comme bon, mais comme mien. »
Sans fermer les yeux à ce qui est, je ne prétends pas dire que les colons soient autant de tigres affamés du sang nègre, mais je pense que, par le fait même de la servitude, ils deviennent les bourreaux des nègres. — Il suffit que le mal ait existé pour qu’il puisse exister encore ; — le mal n’existerait pas aujourd’hui, qu’il n’en faudrait pas moins détruire l’esclavage, parce qu’avec l’esclavage le mal est non-seulement possible, mais probable.
Au reste, ce n’est pas l’ouvrage d’un jour que nous proposons là ; ce ne sont point quelques améliorations vagues à jeter dans les îles, comme l’aumône à un pauvre qui importune ; c’est une longue suite de travaux pour le réformateur ;