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avaient remarqué que les dispositions locales, les conditions géographiques et climatériques d’un pays engendrent chez ses habitants des coutumes et des idées qui finissent par constituer un caractère national.

Les Nègres, malgré tant de circonstances fâcheuses, malgré un climat dont la fécondité invite au repos perpétuel, seuls, livrés à eux-mêmes, privés de secours étrangers, se sont élevés, on l’a vu, à un certain degré d’organisation ; ils ont, à n’en plus douter, dépassé l’état sauvage et l’état barbare. Comment ne pas croire maintenant que, s’ils étaient appelés à un commerce honorable avec l’Europe, ils ne fussent bientôt capables de marcher de pair avec elle ? Ce serait une belle tâche et de nature à inspirer une noble ambition que de leur porter pacifiquement la lumière, de les gagner à la civilisation, d’établir entre eux et nous des relations qui leur fissent prendre un rôle dans le poème sublime de l’humanité. Il se trouvera, celui qui tentera cette grande fortune. Que faut-il après tout ? — Du cœur et du dévouement.

Regardez autour de vous, évoquez le génie de l’avenir ; n’est-il pas impossible que le ma-