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suffisantes ; les affranchissements régularisés, favorisés, les hommes de couleur mis sur le même pied politique que les hommes blancs, l’ordonnance du 30 avril 1833, qui supprime la mutilation et la marque, le projet du nouveau code d’esclavage qui vous a été soumis et sur lequel le conseil de Bourbon a refusé même de délibérer (28 octobre 1835), les deux projets d’ordonnance sur la conversion du pécule en propriété et la faculté de rachat, soumis le 3 octobre 1835, au conseil des délégués et repoussés comme le reste ; tout cela n’annonçait-il pas un nouvel ordre de choses pour les colonies ? Les esclaves eux-mêmes, malgré la nuit obscure où on les tient, n’attendent-ils pas l’indépendance ? ne demandent-ils pas aux vents de France s’ils apportent la liberté ? « Combattre tout projet d’affranchissement qui ne serait pas précédé de la moralisation des Noirs[1], » c’est vouloir le statu quo, car il n’y a pas de moralisation possible pour des esclaves. La bassesse de cœur, les mauvaises

  1. M. de Cools annonce que tel est son dessein. Voir sa brochure de l’Émancipation des esclaves.