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Les derniers renseignements que nous ayons lus sur Sierra-Leone où l’on sait que l’Angleterre envoie les Noirs qu’elle arrache aux négriers, remontent jusqu’à 1830. Ils n’étaient pas moins concluants que ceux qu’on vient de lire pour Liberia. Les Nègres sont, à Sierra-Leone moins avancés ; mais ils n’y montrent pas une moins grande aptitude à tout : ils cultivent les champs, construisent des villages en pierre, font le négoce, et quelques-uns d’entre eux envoient déjà, à ce qu’il paraît, leurs enfants en Angleterre pour leur procurer une belle éducation[1].

Voilà ce que nous avions à dire sur les Africains.

Avec les voyageurs, nous les avons étudiés chez eux ; en consultant l’histoire, nous avons pu apprécier plusieurs individus notables de leur race ; sous la responsabilité de témoins oculaires et de rapports officiels, nous les avons vus, dans des établissements modernes, travailler à s’approprier les trésors de l’esprit

  1. Mémoire de M. Macaulay sur la colonie de Sierra-Leone et la conduite des Africains libérés qui y sont placés. — Hachette, 1835.