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sur les crimes des révoltés ils ne firent rien que la justice éternelle ne dût absoudre, en se cachant la face de désespoir. Le courage nous manque pour condamner des opprimés qui rendent mort et carnages pour extermination et barbaries. L’homme esclave revient à la liberté, comme la vapeur comprimée à l’espace, en brisant tout ce qui s’oppose à sa force expansive. Les oppresseurs ne sont-ils point coupables de la moitié des forfaits qu’il peut alors commettre ? On ne lui laisse d’autres armes que la flamme et le poignard ; peut-il avoir d’autres pensées que la violence ? Nous voulons citer, à ce sujet, une observation de James Bruce. James Bruce, pour avoir écrit cela au milieu de l’Afrique et s’être déclaré partisan systématique de tout esclavage, est un homme dont la parole est ici de grand poids.

« Je ne crains pas d’attester que tout ce qu’on a raconté jusqu’à présent des Shangallas et de la plupart des autres nations nègres est fort peu digne de foi. Pour les faire bien connaître, il faut les voir dans leurs forêts natales, dans toute la simplicité de leurs mœurs, vivant du seul produit de leur chasse, et ne con-