Qu'elles vont rendre les abois,
En me voulant montrer leurs braises :
Mais je leur use de rigueurs,
Car je trouve toutes mes aises
Dedans les ruisseaux de leurs pleurs.
Pauvres femmes que l'on adore,
Que vous êtes à déplorer,
Que vous sert-il de soupirer
Pour les vertus de Matamore ?
Vous n'aurez point d'allégement,
Je ne me plais incessamment
Qu'à distribuer des supplices
Et si l'on n'avait qu'aux travaux
Des extases et des délices,
Je ne ferais jamais de maux.
Toutes les horreurs de Bellone,
Les soins, les troubles, les malheurs,
Et les plus terribles douleurs
Ne sont que les biens que je donne ;
Aussi tout frémit à me voir,
Tout tremble dessous mon pouvoir,
Et tous ceux qui ne soupirent
En voyant mon regard altier :
Mes rudes mains vous les déchirent,
Comme des feuilles de papier.