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Je suis plus craint dans l’Univers,

Que toutes les choses funestes

Ne le sont pas dans les enfers.

Esprits lutins, ombres, démons

Qui tourmentez les Créatures :

Diables damnés, dont les figures

Donnent de la peur aux poltrons,

Rendez-vous palpables aux mains

Du plus terrible des humains,

Venez à moi, troupes maudites :

Mais, ventrebleu, vous n’osez pas,

Vos puissances sont trop petites,

Et votre courage est trop bas.

Que je suis bien incomparable !

Je possède Mars et l’Amour ;

Ces Déités font leur séjour

En ce microcosme adorable ;

L’un de ces Dieux violemment

Me porte à l’assassinement,

Et l’autre en brûlant les plus belles

Du feu de son brasier ardent,

Fait que les pauvres Damoiselles

Trépassent en me regardant.

Les Déesses toutes perdues

De l’amour qu’elles ont pour moi,

Ont tant de peine sous ma loi,

Qu’elles voudraient être pendues,

Parbleu vous diriez quelquefois,