AU DUC D’ANJOU.
Précieux et Royal Bijou,
Second joyau de la Couronne,
Présent du Ciel, beau Duc d’Anjou,
Me prendrez-vous, si je me donne ?
Ne me croirez-vous point un fou,
De vous présenter ma personne,
Moi qui suis moins qu’un sapajou,
Moi chétif, qui déjà grisonne ?
Si pourtant vous le trouvez bon,
J’ose vous dire que ce don
Est très rare ; en voici la cause :
Qui Diable, hormis moi, pauvre Job,
Qui ne vais ni pas ni galop,
Vous peut offrir si peu de chose ?
A MONSIEUR
DE CHATEAUNEUF,
GARDE DES SCEAUX,
SONNET.
VJTrand Chat eau NEUF , enfin vous revoilà ^
Votre mérite en doit être la cause :
Le bruit qui court de vous par -ci par -là,
Fait croire assez qu’il en est quelque chose.
Chacun tout net vous donne du Caton ,
Chacun de vous çspére des merveilles ;
Le bruit qui court de vous e^t bel et bon ,
Et ce bruit - là réjouit mes oreilles.
Je perds pourtant en l’autre Chancelier ;
Car il m’aimoit , le tx)n Pierre SeguIER,
Et faisoit cas de notre poésie.
Quand je faisois des vers , il les lisoit.
Si vous voulez m’aimer comme il faisoit ,
Cela dépend de votre courtoisie*