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À LA REINE.


Madame,


Je promets à VOTRE MAJESTÉ, dès le commencement de mon épitre, qu’elle en verra bientôt la fin, et c’est peut-être ce qu’elle en trouvera de meilleur. Dieu me fasse la grâce de lui tenir parole y et que l’honneur que j’aurai d’entretenir la plus grande Reine du monde, ne me transporte pas assez pour me faire oublier qu’elle a bien d’autres choses à faire qu’à lire une épitre dédicatoire. Lorsque j’ai fait dessein de dédier mon livre à V. M. j’ai cru que je ne pouvois être pauvre de pensées en un si riche sujet, et que j’allois dire les plus belles choses du monde : et toutefois, MADAME, après avoir longtems fatigué ma rhétorique, j’ai trouvé que pour être venu des derniers, j’étois réduit à servir d’écho à ceux qui avoient parlé avant moi, et que ces beaux esprits n’ayant pas même oublié la vieille histoire du Roi de Perse, qui remercia un